- entôler
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1 ♦ Voler (un client), en parlant d'une prostituée.2 ♦ Fam. Voler en trompant. — N. m. ENTÔLAGE , 1903 .⇒ENTÔLER, verbe trans.Arg. et pop. Voler (quelqu'un) en le trompant. Entôler ses copains; être entôlé par son associé. Synon. escroquer. Pourtant, ils [des policiers] n'ont poissé qu'Bambou, tu vois, rapport qu'il entôlait l'frère (CARCO, Jésus-la-Caille, 1914, p. 15).♦ Se faire entôler. ,,Être victime d'une escroquerie`` (DUB.). Synon. se faire rouler.Rem. La docum. atteste un emploi arg. et vx de ce verbe en emploi abs. avec le sens de « entrer en fraude » (pour voler). [Ceux qui restent] en gafe (...) doivent craindre que ceux qui entôlent (qui entrent) ne gardent pour eux la plus grande partie des objets précieux (VIDOCQ, Voleurs, t. 2, 1836, p. 97).— En partic. [En parlant d'une prostituée] Voler (le client) en lui dérobant tous ses biens (cf. CARABELLI, [Lang. pègre]).Prononc. et Orth. :[
], (j')entôle [
]. Étymol. et Hist. 1829 arg. « introduire quelque chose en fraude » (VIDOCQ, Mém., t. 3, p. 127); 1903 « (en parlant d'une prostituée) dépouiller son client [reçu dans la tôle] » (ds ESN.). Dér. de tôle (taule) au sens de « maison, chambre »; préf. en-; dés. -er.
DÉR. 1. Entôlage, subst. masc. Action d'entôler. En partic. Vol commis par une prostituée. Armand, qui s'était promis de raconter immédiatement l'entôlage dont il avait été victime (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 360). — []. Var. entaulage, cf. infra. — 1re attest. 1903 arg. entaulage « vol pratiqué par une prostituée sur son client » (ds ESN.); du rad. de entôler, suff. -age. — Fréq. abs. littér. : 3. 2. Entôleur, euse, subst. Au masc. ,,Menteur, escroc`` (CARABELLI, [Lang. pop.]). Au fém. Prostituée qui vole son client. Plus de surins et plus d'eustaches Plus d'entôleuse au coin des rues (ARAGON, Rom. inach., 1956, p. 223). — [
] fém. [-ø:z]. Var. entauleur, cf. infra. — 1res attest. 1901 arg. entôleuse « voleuse » (ds ESN.), 1925 entauleur « client payant mal » (ibid.); du rad. de entôler, suff. -eur2, -euse. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — BERRY (M.). L'Arg. policier. Vie Lang. 1973, p. 473 (s.v. entôlage). — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 243. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 59.entôler [ɑ̃tole] v. tr.ÉTYM. 1903; « introduire en fraude », 1829; de en-, argot tôle « chambre », et suff. verbal.❖♦ Argot familier.1 (En parlant d'une prostituée). Voler (un client).2 Voler en trompant. || Entôler un chaland. || Il s'est fait complètement entôler.0 Vénus Callipyge, mon cher ! Quelque chose d'admirable et de monstrueux. Elle avait entôlé je ne sais trop qui, sous l'Ancien Régime et tu sais où le bourreau qui était facétieux la lui avait mise sa fleur de lis ?J. Anouilh, Pauvre Bitos, II, p. 92.❖DÉR. Entôlage ou entôlement, entôleur.
Encyclopédie Universelle. 2012.